Que pense-t-on des psychotropes dans le grand public ?
Publié le 05/11/2012
Une équipe de l’université du Queensland à Brisbane (Australie) examine « l’attitude du public sur l’acceptation des traitements de la dépression et du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité» (TDAH).
L’étude porte sur 1 265 « personnes du grand public » âgées de 18 à 101 ans (en moyenne 53,7 ans ; sex-ratio : hommes 50 % ; femmes 50 %), interrogés « par téléphone avec assistance informatique (système CATI)[1]. »
Lors de ce sondage, la « plupart des sujets » (55 %) ont jugé « acceptable » la prise de médicaments contre la dépression, mais l’opinion est « moins positive » envers l’approche pharmacologique du TDAH (35,6 % d’avis favorables). Les analyses de régression montrent que les gens acceptent plus facilement le principe des médicaments contre la dépression lorsqu’ils connaissent une personne ainsi traitée dans cette indication. En revanche, le public s’avère « divisé » sur l’acceptabilité du traitement contre le TDAH, et cela « indépendamment du fait de connaître ou non quelqu’un en ayant reçu. »
On constate aussi que les individus ayant « un niveau d’éducation supérieur » ont moins de réticences à l’égard des traitements médicamenteux. Et assez logiquement, les sujets sans opinion tranchée –hésitant donc à se dire favorables ou hostiles aux médicaments– sont plutôt ceux n’ayant jamais vu un proche traité par des psychotropes.
Pour les auteurs, la plus faible acceptation des traitements contre le TDAH reflète vraisemblablement « les controverses actuelles sur l’éventualité du sur-diagnostic (d’hyperactivité) chez les enfants et de la sur-médication » qui en découlerait. Et les gens qui ne connaissent « aucun patient avec dépression ou TDAH » ont besoin « d’informations plus importantes de la part des prescripteurs, dans l’éventualité où eux-mêmes ou leurs enfants seraient atteints de ce trouble » (dépressif ou hyperactif).
Dr Alain Cohen
Partridge B et coll. : Public attitudes towards the acceptability of using drugs to treat depression and ADHD. Australian & New Zealand Journal of Psychiatry 46 (10) 958–965.
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