Jean-Jacques Régibier
Mise à jour le 22.11.23
Psychiatre engagé dans le soutien aux migrants, juif militant pour la cause palestinienne et défenseur du droit à l’existence de l’État d’Israël, Georges Yoram Federmann veut tenir ensemble tous ses engagements, malgré un contexte où se déchaînent les simplifications mortifères.
Le docteur Georges Yoram Federmann devant le monument au mort de la place de la République à Strasbourg. © Charles urban / REA pour l'Humanité
Impossible de ne pas l’apercevoir dans une manifestation, que ce soit celle contre l’antisémitisme le 12 novembre à Strasbourg, ou celle, une semaine plus tôt, pour soutenir les Palestiniens écrasés sous les bombes israéliennes à Gaza. Son haut chapeau en forme d’entonnoir renversé, le « Judenhut », marque infamante qui fut imposée aux juifs au XIIIe siècle, identifie autant Georges Federmann que le keffieh palestinien qu’il porte toujours sur ses épaules.
Dans la marche du 12 novembre, un loubavitch (NDLR : du nom de cette communauté juive orthodoxe ) lui a demandé d’ôter son keffieh, signe ostentatoire d’antisémitisme, selon lui. « Je suis attaqué très violemment depuis juillet par une partie de mes plus proches relations juives à Strasbourg », confie le psychiatre, qui raconte comment, il y a quelques jours encore, son cardiologue depuis trente-cinq ans, membre de la communauté juive, l’a prévenu que ses positions en faveur des Palestiniens remettaient en cause leur relation médecin-patient.
« On oublie tous ceux qui subissent des attaques racistes »
« Je tiens à rester dans l’entre-deux », assure pourtant Georges Federmann, qui déclare que sa position de juif pro- palestinien devient de plus en plus intenable depuis les attaques du Hamas du 7 octobre. Il a participé à la marche organisée par la Licra qui s’est déroulée à Strasbourg le même jour que la manifestation parisienne, mais en souligne les lourdes failles, même si le Rassemblement national ne s’y est pas illustré comme à Paris.
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