Il y a peu, un lecteur m’a envoyé un courriel qui a retenu mon attention. Maxime Argat sollicite mon opinion sur la question suivante : « En tant que parents, nous sommes plutôt bien informés, et très tôt, dès la crèche, des dangers des écrans pour les enfants. Mais rien n’est dit sur l’attitude des adultes, rivés sur leur téléphone, avec leurs enfants à côté, jouant, faisant du sport, de la balançoire, etc. Comment peut-on demander à ses enfants de limiter les écrans si les adultes ne montrent pas l’exemple ? Quelles conséquences sur les enfants qui jouent, avec l’envie que leurs parents les regardent, les admirent, et qui en permanence les voient sur leurs téléphones ? Il suffit de se promener dans un parc pour enfants, c’est flagrant. Et je trouve cela triste. Cela peut-il avoir des conséquences psychologiques ? Je suis sûr que oui, car cela devient la normalité, l’enfant joue, le parent est ailleurs. »
Cette lettre a touché un point sensible chez moi – et peut-être chez vous aussi. Des anecdotes me sont revenues en bataille, ne serait-ce que dans les derniers mois de ma vie familiale. Ma fille aînée, 8 ans, déclarant à propos de mon compagnon : « Papa, il est la moitié du temps sur son téléphone, l’autre moitié sur son ordinateur ! » Ma fille cadette, 5 ans, allant discrètement interroger la maman d’un copain pendant un anniversaire : « Est-ce que toi aussi, tu regardes tout le temps ton téléphone ? » Mon benjamin, 3 ans, qui débarque dans n’importe quelle pièce de la maison en brandissant mon smartphone : « Maman ! T’as oublié ton téléphone ! » Un coup d’œil à mon temps d’écran confirme leurs dires : deux heures et douze minutes par jour en moyenne cette semaine (sur le podium : Instagram, Duolingo, et mon appli de running).
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