Le Monde avec AFP Publié le 30 mai 2023
Plus de 15 500 détenus sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les prisons françaises.
C’est un chiffre jusqu’ici jamais vu dans les prisons françaises. Le nombre de détenus au 1er mai était de 73 162 personnes incarcérées, selon les données officielles du ministère de la justice consultées, mardi 30 mai, par l’Agence France-Presse.
La barre des 73 000 détenus avait déjà été franchie le 1er avril. C’est le quatrième mois consécutif que le nombre de personnes incarcérées est en hausse. Avec 60 867 places opérationnelles dans les établissements pénitentiaires, la densité carcérale globale s’établit désormais à 120,2 % contre 117 % il y a un an et 108 % au 1er mai 2021.
Le taux d’occupation est de 142,9 % dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines. Il atteint ou dépasse même les 200 % dans six établissements : 250,9 % à Majicavo (Mayotte), 225,4 % à Bordeaux-Gradignan, 214,9 % à Tulle, 213,5 % à Nîmes, 209,2 % à Foix, 208,2 % à Perpignan.
Plus de 15 500 détenus sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les prisons françaises. En raison de cette surpopulation, 2 241 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol. Parmi les personnes incarcérées, 19 852 sont des prévenus, incarcérés dans l’attente de leur jugement.
Pour lutter contre ce mal endémique, le gouvernement souhaite la construction de 15 000 nouvelles places de prison d’ici à 2027. La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a étrillé dans son rapport annuel, publié le 11 mai, « l’inertie coupable » de l’Etat face à cette surpopulation record.
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