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En retraçant l’histoire transnationale de la psychothérapie institutionnelle, Camille Robcis explore les rapports politiques entre la pratique psychiatrique et la réflexion sur les institutions de soin durant les années 1945-1970. Un excellent article de Mickaëlle Provost à lire sur le site La vie des idées.
Dans son ouvrage passionnant, Disalienation. Politics, Philosophy, and Radical Psychiatry in Postwar France, Camille Robcis s’intéresse à l’histoire française de la psychothérapie institutionnelle, des années 1945 (depuis son développement au sein de la clinique de Saint-Alban dirigée par François Tosquelles) jusqu’aux années 1975. En mettant en réseau les figures de François Tosquelles, Frantz Fanon, Jean Oury, Félix Guattari et Michel Foucault afin de faire dialoguer les textes et perspectives, Camille Robcis cherche à retracer l’histoire clinique d’une pratique – celle de la psychothérapie institutionnelle où s’établissent des rapports nouveaux entre psychiatrie, psychanalyse, institutions politiques et de soin – et l’histoire politique (intellectuelle) d’une pensée de la désaliénation. Ces deux histoires se sont entremêlées après la guerre, au sens où l’aliénation fut comprise à partir du double sens distingué par Jean Oury, celui d’« aliénation sociale » et d’« aliénation psychopathologique », mais également au sens où Marx et Freud étaient, pour Tosquelles, les « deux jambes » de la psychothérapie institutionnelle (l’une devant toujours suivre l’autre).
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