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jeudi 20 avril 2023

Les métamorphoses s’exposent à la Cité des sciences

Publié le 15 avril 2023

CHRONIQUE

Florence Rosier

Destinée aux enfants entre 6 et 11 ans, cette sensibilisation aux joies de l’observation scientifique joue sur le don des petits à faire dialoguer la science et l’imaginaire.

Vue de l’exposition « Métamorphoses ».

Une exposition conçue pour sensibiliser les 6 -11 ans aux joies de l’observation scientifique, voilà qui n’est pas si fréquent. Celle qui s’est ouverte, mardi 4 avril, à la Cité des sciences et de l’industrie, entend rallier ce jeune public autour de la question des métamorphoses. Mutations à l’œuvre dans le monde du vivant ou dans la matière ; changements d’humeur ; transformations de l’énergie ; métamorphoses des personnages de contes : autant d’évolutions présentées à cet âge, lui-même soumis à de grandes transformations.

Ludique, ce parcours joue sur le don des petits à passer avec grâce d’un univers à l’autre. « Avec un fil rouge, faire dialoguer la science et leur imaginaire », explique Julia Maciel, commissaire de l’exposition. Bienvenue dans une « forêt merveilleuse », d’abord. Dès l’entrée, une fascinante bestiole originaire du Mexique, l’axolotl, se laisse admirer dans son aquarium. La créature aux allures de lézard arbore trois branchies rouges, telles trois fougères jaillissant de chaque côté de sa tête – grâce à quoi cet ovni peut respirer sous l’eau. Est-il poisson ? reptile ? batracien ? se sont longtemps demandé les scientifiques au XIXe siècle. L’animal est en réalité une larve de salamandre. Il peut rester toute sa vie à l’état larvaire, tout en parvenant à se reproduire. Une spectaculaire façon d’introduire la notion de métamorphose animale, élargie ici avec les cas des scarabées, papillons, abeilles, libellules, coccinelles et grenouilles.

Tous types de transformations

Les transformations végétales ne sont pas oubliées dans cette forêt magique, avec l’exemple du narcisse et du chêne. Puis le merveilleux jaillit : la Belle et la Bête côtoient le Narcisse d’Ovide, « un passage obligé compte tenu du sujet », précise Julia Maciel.

L’aquarium de l’axolotl.

Plus loin, un film d’animation présente de façon poétique les transformations – physiques, physiologiques, sociales et mentales – d’un être humain, depuis sa conception jusqu’au grand âge. Le public pénètre ensuite dans le monde des miroirs. Une glace sans tain permet aux duos (mère-enfant, frère-sœur…) de voir leurs visages se refléter ou fusionner, selon l’éclairage. Retour de l’imaginaire : les visiteurs pourront rejouer l’histoire de Pinocchio en posant sur un écran des figurines, qui feront diverger les trajectoires du héros au nez télescopique.

Place au théâtre des ombres, maintenant, où l’enfant pourra enfiler des accessoires piochés dans un « dressing de petits monstres ». Il admirera alors sa silhouette : le voilà transformé en chimère d’humain et de chauve-souris, de grenouille, de bête à cornes, d’insecte, de fée ou de papillon… De quoi jouer avec « la part d’ombre que nous avons tous en nous », dit Julia Maciel.

L’univers suivant décale les regards. Ici, l’on chausse des lunettes déformantes ou couvertes de filtres colorés, révélant des réalités masquées. Place au monde de la fête foraine, enfin. Une série d’attractions ludiques permet d’expérimenter les transformations de l’eau, de l’énergie ou d’un gâteau cuisiné. « Notre réussite, c’est de voir les adultes s’impliquer, complices des enfants », se réjouit Margaux Païta, muséographe. « Ce que j’ai le plus appris, c’est qu’il y a différentes façons de voir le monde », dit Louise, 11 ans. « Moi, c’est voir comment les animaux peuvent se transformer », renchérit Rita, 10 ans. Amener les enfants à décentrer leur regard : voilà qui n’est déjà pas si mal.

« Métamorphoses », jusqu’au 24 novembre 2024. Cité des sciences et de l’industrie, Paris (19e)


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