Vendredi, 28/04/2023
En 1944, Erwin Schrödinger, l’un des pères de la mécanique quantique et découvreur de la fonction d’onde en 1927, publia un petit essai, intitulé « Qu’est-ce que la vie », qui devait avoir un retentissement et une postérité considérables, et influença des générations de scientifiques et de biologistes, parmi lesquels le fameux trio composé de Jacques Monod, André Lwoff et François Jacob, qui fut récompensé du Nobel de médecine en 1965, pour leur découverte, en 1961, du rôle de l’ARN qu’ils baptisèrent "messager", dans le mécanisme fondamental de régulation de l’expression des gènes.
Cet esprit universel voulait comprendre pourquoi la biologie n’est pas réductible à la physique et semble violer plusieurs de ses principes fondamentaux ? Il montra dans son essai visionnaire, presque vingt ans avant l’apparition de la biologie moléculaire, qu’un ensemble d’atomes ne permettait pas de répondre à cette question, et qu’il était nécessaire d’envisager un ordre supérieur d’organisation, celui des molécules. De manière tout à fait remarquable, Schrödinger, 9 ans avant la découverte de la structure de l’ADN par Watson et Crick, eut l’intuition qu’il devait exister un code moléculaire, capable de stocker dans un minuscule support biologique l’information dont les organismes avaient besoin pour se développer et fonctionner de manière à produire de la néguentropie (l’inverse de l’entropie), pour contrebalancer la tendance naturelle des structures vivantes au désordre et à la destruction.
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