par Sabrina Champenois publié le 10 octobre 2022
L’image a bouleversé, et elle est bouleversante. C’était ce week-end au New York Comic Con, convention annuelle dédiée à la bande dessinée dans tous ses états, de la publication papier jusqu’au jouet, en passant par le film, la série, le jeu vidéo. Trente-sept ans après le tournage du premier Retour vers le futur, réalisé par Robert Zemeckis, qui avait fait un carton mondial à sa sortie, les acteurs Christopher Lloyd et Michael J. Fox se sont remémoré, en public, leur rencontre, leur tandem – reformé ensuite pour deux autres Retour vers le futur. En soi, un classique de ce type de raout. Sauf que l’état de santé de Michael J. Fox change complètement la donne.
Calvaire quotidien
Michael J. Fox, 61 ans, est atteint de la maladie de Parkinson. Le diagnostic est tombé quand il avait 29 ans, après des tremblements incontrôlés à une main. Il l’a rendu public en 1998, a créé en 2000 une fondation destinée à l’information et à la recherche. Et, depuis, l’acteur canado-américain n’a eu de cesse de donner de la visibilité à cette maladie neurodégénérative «provoquée en premier lieu par une dégénérescence progressive des neurones à dopamine au niveau cérébral, la dopamine étant un neurotransmetteur impliqué dans le contrôle de nombreuses fonctions comme les mouvements volontaires, la cognition, la motivation et les affects», explique l’Inserm. Progressivement invalidante, cette pathologie fait l’objet d’une classification en trois phases : «La phase précoce correspond aux stades où les signes parkinsoniens sont unilatéraux, qu’ils engendrent ou non un certain handicap. La phase dite “compliquée” de la maladie correspond aux patients chez lesquels l’atteinte est bilatérale que le patient soit encore autonome ou que le handicap soit plus sévère. La phase dite “tardive” correspond au stade où le malade n’est plus autonome et doit être en chaise roulante ou alité.»
Michael J. Fox semble être dans la deuxième phase : au Comic Con, il pouvait marcher mais était très vacillant, le corps entier parcouru de mouvements incontrôlables. La séquence, poignante, laisse imaginer sans problème le calvaire quotidien de l’acteur qui, à l’évidence, va s’aggravant. S’il a persisté malgré la maladie, cartonné de 1996 à 2002 dans le rôle du chef du cabinet du maire de New York dans la série Spin City, puis dans The Good Wife jusqu’à 2016, le programme très autobiographique The Michael J. Fox Show (sur le retour à l’écran d’un animateur de télévision atteint de Parkinson) a été abandonné au bout d’une saison, et Michael J. Fox a annoncé en 2020 mettre un terme à sa carrière.
«La voix pour faire avancer les choses»
Mais au Comic Con, malgré tout, il fait le show, et a plaisanté pendant cinquante minutes. D’une vivacité et d’un humour inouïs vu son état. Et Michael J. Fox a parlé de la maladie de Parkinson comme «le cadeau qui continue à prendre – mais c’est un cadeau, et je ne le changerais pour rien au monde. […] Il ne s’agit pas de ce que j’ai, mais de ce qu’on m’a donné – la voix pour faire avancer les choses et aider les gens». Exit la tentation initiale de pitié, on est restée scotchée d’admiration devant sa force de vie.
La France compte environ 200 000 personnes atteintes de la maladie de Parkinson. D’après le site du ministère des Solidarités et de la Santé, 25 000 nouveaux cas sont diagnostiqués par an, dont 83% après 50 ans. Deuxième maladie neurodégénérative derrière la maladie d’Alzheimer d’après l’Inserm, elle constitue la deuxième cause de handicap moteur chez l’adulte après les accidents vasculaires cérébraux, souligne le site du ministère. Selon Santé Publique France, la pathologie est 1,5 fois plus fréquente chez l’homme que chez la femme.
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