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vendredi 6 mai 2022

Les Français plus attachés que jamais à leur système de santé

par Nathalie Raulin  publié le 4 mai 2022

Selon une étude de la Drees publiée ce mercredi, la crise sanitaire a encore renforcé l’adhésion des Français à leur modèle de soins et à l’Etat providence.

L’attachement des Français à leur système de soins ne se dément pas. Il est même plus marqué que jamais. C’est ce que révèle ce mercredi une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) sur la base de 4 000 entretiens réalisés en face-à-face, fin 2020. En pleine pandémie de Covid, les Français qui avaient déjà placé la préservation de leur système de santé en tête de leurs priorités un an plus tôt lors du grand débat post-gilets jaunes, persistent et signent. Dans le baromètre de la Drees, leur niveau d’adhésion au modèle de santé n’a jamais été aussi élevé, et leur inquiétude sur sa pérennité aussi forte, la moitié des personnes interrogées estimant que le système s’est détérioré au cours des dernières années. Un sentiment qui attise les craintes : si les trois quarts des sondés se considèrent en bonne santé, la moitié se disent inquiets à l’idée de ne pas pouvoir être bien soignés à l’avenir en cas de gros problème de santé.

Signe de temps incertains, l’intervention de l’Etat en matière de santé est plébiscitée. Selon le baromètre, 72% des sondés estiment qu’«il n’y a pas de raison de limiter les dépenses de santé car la santé n’a pas de prix», et 77% qu’il est «normal que l’on dépense plus pour la santé». Surtout, 64% des personnes interrogées considèrent qu’il est «plus important de maintenir au niveau actuel les prestations et remboursements d’assurance maladie que de réduire le déficit de la Sécurité sociale» : ils n’étaient que 61% à partager cet avis en 2019 et 53% en 2015. De quoi augurer d’un maigre soutien en cas de futur serrage de vis budgétaire.

Défendre le système quoi qu’il en coûte ?

La perception des sondés a partie liée avec leur situation personnelle. Ainsi, la moitié de ceux dont la situation financière s’est dégradée considèrent que, dans le contexte de crise, l’Etat n’intervient pas assez dans le domaine économique et social, contre une sur quatre quand leur situation s’est améliorée. De même, 28 % des personnes ayant perçu des prestations de solidarité (minima sociaux, allocations logement) dans les douze mois précédant l’enquête jugent que le financement de la protection sociale durant la crise est insuffisant, contre 16 % de celles qui n’ont bénéficié d’aucune prestation et 12 % de celles qui ont perçu des revenus du patrimoine (actifs financiers ou location de biens immobiliers). Les plus vulnérables, les jeunes et les familles monoparentales sont aussi ceux qui se prononcent le plus massivement pour un renforcement de l’Etat providence et un niveau de protection sociale.

Paradoxalement, alors qu’elle était en baisse constante sur les années précédentes, la satisfaction des Français à l’égard de la qualité des soins prodigués à l’hôpital comme par la médecine de ville se renforce. C’est particulièrement vrai pour les services d’urgences (de 46 % en 2019 à 54 % en 2020, soit un niveau proche de celui de 2014). Alors, prêts à défendre leur système de soin quoi qu’il en coûte, les Français ? Voire. Car l’addition continue de faire tiquer. Selon le baromètre de la Drees, six personnes sur dix continuent de penser que le système de Sécurité sociale coûte trop cher à la société et huit sur dix partagent l’idée que les dépenses de santé sont trop élevées, faute pour le système d’être bien géré.


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