La dernière Encyclique du pape, baptisée « Fratelli tutti » (« Tous frères »), est parue le 4 octobre, jour de la Saint-François. Elle fait grand bruit tant elle critique le système libéral mondialisé. Le cœur philosophique de son propos se situe au paragraphe 102, dans lequel le pape cite la célèbre parabole du « bon Samaritain », dans l’Évangile de Luc. Le souverain pontife s’appuie sur l’interprétation qu’en donne le philosophe protestant Paul Ricœur pour dénoncer notre aveuglement à l’égard des plus faibles. Le « prochain » qui souffre ne compte aujourd’hui que s’il est identifié comme l’un des nôtres. Pour qu’il attire notre regard, il faut que nous le reconnaissions, dit le pape, comme un « partenaire » potentiellement utile. Sinon, nous ne le voyons pas et nous passons notre chemin. Mais la lecture du pape François est-elle fidèle à ce que Ricœur enseignait dans son livre Histoire et Vérité (1955) ? Peut-on prendre soin d’autrui en ignorant tout de lui ? Dans les situations concrètes, notre altruisme peut-il s’affranchir de tout préjugé culturel ? Ce n’est pas si simple.
La parabole du bon Samaritain relue par le pape François
- Cette parabole dit qu’un homme attaqué sur la route de Jéricho par des brigands et abandonné à demi-mort est d’abord ignoré par un prêtre venant de Jérusalem, puis par un Lévite [membre de la tribu de Lévi, spécialisé dans le service du Temple] mais pas par un voyageur membre de la communauté des Samaritains, qui lui prodigue les premiers soins, l’amène à une auberge et, avant de reprendre son chemin, donne de l’argent à l’aubergiste pour qu’il s’occupe du blessé. Jésus raconte cette parabole pour répondre à la question : « Qui est mon prochain ? »
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