MARGAUX DUSSERT 16 septembre 2020
Avec son projet Sound of the Earth : The Pandemic Chapter, le sound designer Yuri Suzuki partage les sons et voix désincarnées restés dans l’anonymat du confinement.
Une voix féminine sur une jolie ballade, les cloches d’une église, le cliquetis de couverts, des applaudissements aux fenêtres... et puis soudain, une voix lointaine, celle d’une jeune fille semblant dialoguer à distance avec sa psychologue.
_ Avec ce virus qui traine dehors…
_ Comment cela t’affecte-t-il ?
_ Je ne peux pas travailler comme d’habitude ou aller à l’école. Je ne peux pas sortir, voir des amis. Je me sens seule. J’ai l’impression que papa va devenir fou...
Sur la plateforme Sound of the Earth : The Pandemic Chapter, sorte de bibliothèque d’enregistrements audio, on peut se faire une idée des joies et des affres de la vie en quarantaine.
Elle est l’oeuvre de l’artiste et sound designer Yuri Suzuki. Pendant le confinement, ce Japonais basé à Londres a compilé et centralisé plusieurs centaines d’extraits audio envoyés par des anonymes du monde entier.
Échos du confinement
Le projet, commandé par le Dallas Museum of Art en mai dernier, visait à connecter les gens à travers l’expérience sonore.
« Nous avons été forcés de nous éloigner physiquement des autres, mais je crois que la communication audio et sonore, ou tout projet interactif, peuvent aider à combler ce vide, rapporte l’artiste au Art Newspaper. Les gens doivent se tenir à distance, mais il y a toujours la possibilité d’interagir de façon audio. Vous pouvez envoyer un e-mail ou un SMS, mais ce ne sera jamais la même chose que d'entendre la voix de quelqu'un d'autre. »
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