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jeudi 17 septembre 2020

Asymptomatiques, malades, cas contact : de quoi parle-t-on vraiment ?

Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine

Philippe Huneman, propos recueillis par Michel Eltchaninoff publié le  

© United-nations-covid-19-response

Deuxième vague ou vaguelette ? On ne comprend plus grand-chose au Covid-19. Les autorités sanitaires évoquent une progression exponentielle de la propagation du virus. Or le nombre de morts n’augmente que très peu depuis plusieurs semaines. Sommes-nous entrés dans une épidémie peu létale ? Et surtout, qu’est-ce qu’un “cas” de Covid, si la plupart sont asymptomatiques et sans danger pour le porteur ? Nous avons demandé à Philippe Huneman, philosophe de la biologie et l’écologie, directeur de recherche à l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques, de nous éclairer sur ce grand flou.

  • Philippe Huneman nous montre que la notion de “porteur sain” est ancienne, et qu’elle est fondamentale en épidémiologie. Et il propose des pistes pour comprendre la décorrélation entre le nombre de cas et le nombre de malades. Ci-dessous, nous vous proposons ses principaux arguments, extraits de notre grand entretien avec lui.

Qu’en est-il de la situation actuelle, où l’on constate un décrochage entre la propagation exponentielle du virus et le nombre de morts à l’hôpital, qui augmente peu ?

Philippe Huneman : Nous observons en effet deux courbes. La première comptabilise le nombre de cas et augmente de façon exponentielle, avec toutefois un coefficient plus faible qu’en mars-avril. La seconde, celle du nombre de morts, est – pour l’instant – relativement stable. Elle augmente beaucoup moins rapidement ; nous serions plutôt sur un plateau avec une pente faible. La situation actuelle est différente de celle du printemps, même si la proportion de cas symptomatiques parmi l’ensemble de cas existants n’a aucune raison de changer. Les controverses du jour entre les anxieux, qui appellent à une vigilance renouvelée face au virus, et les rassurants, qui dénoncent une politique de la peur alors que la vague serait derrière nous, proviennent essentiellement d’une différence d’attention, les uns fixant la courbe des cas tandis que les autres regardent celle des décès.

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