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lundi 1 juin 2020

Rejeter la psychanalyse ?

Si le confinement nous prive de liens sociaux essentiels, il peut aussi nous permettre de nous replonger dans notre bibliothèque et, en s’appuyant sur ce qui s’est noué en corps dans le cabinet de l’analyste (2), formaliser un sentiment et conclure une réflexion.
Il y a quelques mois, j’avais envisagé relire les écrits de Didier Eribon pour comprendre un intérêt passé.
En sortant d’une séance d’analyse, sans vraiment en avoir parlé et en marchant vers le Thalys qui devait me ramener à Liège, j’avais considéré qu’il s’agissait d’une perte de temps. Mes notes de l’époque pouvaient suffire. L’essence du dire du philosophe est très redondante à travers ses textes, même si elle s’appuie sur la connaissance de nombreux auteurs à la pensée complexe. Si nécessaire, la règle analytique (3) fondamentale me ramènerait à l’essentiel.
Mais, dernièrement, j’ai remis la main sur son ouvrage intitulé « Echapper à la psychanalyse » (1). Après quelques jours, ce titre tranchant et la relecture de la quatrième de couverture ne me laissaient pas en paix. Le rédacteur y annonce « une réflexion sur les possibilités de s’inventer soi-même, et sur les moyens de fonder une éthique et une politique de la subjectivation, débarrassées de la conceptualité analytique et du rôle de frein à l’innovation que celle-ci ne cesse de jouer ». Plus encore, le texte devrait permettre de « réactiver… le mouvement de fuite à l’égard » de la psychanalyse.
Selon Didier Eribon, fuir et congédier la psychanalyse sont une nécessité car l’ingéniosité de Freud se donnerait « pour tâche d’assurer le bon fonctionnement de la norme et la perpétuation de la normalité psychique et sociale ». Sa finalité serait d’ « instituer et de légitimer la conformité du choix d’objet sexuel à la norme hétérosexuelle, et même à la pureté sans reste et sans déchet de la norme hétérosexuelle » (4).

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