L'historienne de la psychanalyse, biographe de Jacques Lacan et de Sigmund Freud, livre son diagnostic sur le « cas » Allen.
QUE PENSEZ-VOUS DU DÉBAT OUVERT SUR LA PUBLICATION DES MÉMOIRES DE WOODY ALLEN ?
Je pense que la liberté des éditeurs doit être inconditionnelle dans le cadre du respect de la loi. On ne diffuse pas de textes injurieux, antisémites, racistes ou qui violent le principe de la vie privée d'autrui... À partir de là, tous les chantages visant à interdire la publication d'un livre sont inadmissibles, d'où qu'ils viennent. Nous sommes dans une période où fleurissent des meutes indignées qui portent atteinte à la liberté d'expression en s'érigeant en tribunal. Plutôt que de critiquer le contenu d'une pièce, d'un livre, d'un film, ces meutes font pression auprès des producteurs, éditeurs, conservateurs de musée, pour faire interdire des spectacles, des expositions ou des oeuvres qui ne leur conviennent pas. Ce fut le cas en 2013, lorsqu'on tenta de censurer un tableau de Balthus au Metropolitan Museum de New York, à cause de sa « nature offensante ». Même chose pour le dernier film de Roman Polanski, J'accuse, boycotté par des féministes.
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