Cinquante ans avant la loi Veil et le M.L.F., elle défendait le droit à l'avortement et à la contraception au péril de sa vie et de sa carrière de médecin.
Madeleine Pelletier entre dans l’Histoire en devenant, en 1902, la première femme à rejoindre l'internat des asiles en France. Après un an de combat, elle parvient à ouvrir ce concours qui excluait les femmes car, à cette époque, elles n’ont pas le droit de vote.
Une ambition hors du commun
La jeune étudiante a une ambition hors du commun. Issue d’une famille pauvre, elle a obtenu son baccalauréat avec mention "Très bien" en étudiant seule, et rejoint à 24 ans les bancs de la faculté de médecine. En 1898, elle fait partie des 129 femmes sur 4 500 étudiants mais Madeleine Pelletier est bien décidée à faire évoluer la société et la médecine.
Elle choisit les sciences, elle choisit des carrières masculines parce qu’elle a compris que ce qui est codé au masculin, comme les études scientifiques correspond aussi à ce qu’il y a de plus valorisé dans la société. Elle a conscience également que dans les sciences se joue un des noyaux du sexisme, comme l’idée que les femmes sont intellectuellement inférieures aux hommes. Donc elle va s’intéresser à la capacité crânienne des femmes, à la psychologie et au corps parce que tout ce qui se joue autour du corps des femmes est fondamental dans la domination. Christine Bard, historienne du féminisme
Avant de s'intéresser à la psychiatrie et d'intégrer le Centre hospitalier de St-Anne en tant que médecin interne en 1906, Madeleine Pelletier s'intéresse aussi à l'anthropologie. Elle étudie les capacités intellectuelles à travers les crânes et prouve ainsi que les femmes ne sont pas inférieures aux hommes. Néanmoins, elle adhère aussi à des thèses racistes qui soutiennent l'idée d'une "suprématie blanche" visible selon elle dans la composition crânienne.
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