L’édification de la physique quantique fut certainement l’une des plus grandes aventures scientifiques de tous les temps et représente un saut conceptuel majeur dans notre connaissance intime du réel et des lois qui gouvernent la Nature. De 1900 à 1927, une génération de physiciens et théoriciens géniaux, parmi lesquels on retrouve Einstein, Planck, Bohr, De Broglie, Dirac, Born, Pauli, Schrödinger et Heisenberg, pour ne citer que les principaux, construisit une nouvelle représentation de l’infiniment petit et du monde des particules et des atomes. Le parachèvement théorique de cette nouvelle physique, souvent déroutante et particulièrement abstraite, fut le principe d’indétermination d’Heisenberg (1927), et la fonction d’onde, pressentie par De Broglie, en 1924 et formalisée par l’Autrichien Schrödinger en 1927.
En moins de 30 ans, les physiciens avaient dû se rendre à l’évidence, au grand dam d’Einstein qui, bien qu’ayant joué un rôle majeur dans l’émergence de la mécanique quantique (avec la découverte de l’effet photoélectrique qui lui vaudra son prix Nobel), n’accepta jamais complètement les immenses conséquences épistémologiques et philosophiques de cette étrange physique qui impose ses lois déroutantes dans le domaine de l’infiniment petit.
[...] En 2007, les physiciens Graham Fleming, Gregory Engel, avaient déjà montré que les Bacteriochlorophylles, des pigments photosynthétiques présents dans les bactéries sulfureuses vertes étaient capables de cohérence quantique, dans des conditions de très basses températures (-196 °) pour optimiser le transfert de l'énergie lumineuse absorbée. Quelques années plus tard, la même équipe alla plus loin, en montrant cette fois qu’on pouvait également observer ce phénomène de cohérence quantique pendant un temps-record (300 femtosecondes) à la température, beaucoup plus « chaude » de 4°C.
Plus récemment, une autre équipe, dirigée par Gregory Scholes, de l'Université de Toronto, est allée encore plus loin, en montrant que, dans les algues Chroomonas et Rhodomonas, les cellules réceptrices qui captent les photons savent utiliser les propriétés quantiques pour optimiser les transferts d'énergie le long des pigments moléculaires. Ces travaux ont également montré que la cohérence quantique, dans ce cas précis, était maintenue pendant 400 femtosecondes (4 × 10-13 seconde) à température ambiante, ce qui était, jusqu’alors, considéré comme impossible…
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