Aubervilliers (AFP) - "On ferme la porte et on leur dit à plus tard": à l'hôpital psychiatrique d'Aubervilliers, les soignants qui manifesteront vendredi dénoncent une "dégradation" des soins prodigués aux patients, y compris dans ce département de banlieue où les besoins sont plus importants qu'ailleurs.
"Le temps pour les patients, on ne l'a plus". Dans les couloirs de ce petit hôpital de Seine-Saint-Denis, Maïté Augustin, infirmière de 33 ans, confie son désarroi. Elle liste: la "préparation des médicaments", "les tâches administratives qui n'existaient pas avant" et les effectifs qui fondent.
"Il y a deux ans on était à douze infirmières, plus quatre aides soignants dans l'équipe", dit-elle. Aujourd'hui, "on n'est plus qu'à six, plus trois" aides.
Résultat: plus le temps "de fumer une cigarette ou boire un café" avec les patients, ni de leur parler, ce qu'il faudrait pour "désamorcer les situations de crise", ajoute l'infirmière. "On les laisse se calmer eux-mêmes dans les chambres. On ferme la porte et on leur dit +à plus tard+".
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