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mercredi 12 février 2020

Malaise dans la civilisation

Mis en ligne le 14/01/2020

Le printemps arabe, ça se passe aussi dans les têtes ? C'est l'une des questions que pose Un divan à Tunis, film drôle et touchant de Manele Labidi, dans lequel Golshifteh Farahani incarne une psychanalyste face à des patients loin de connaître Freud sur le bout des doigts.

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Février 2020
Il est suspendu au seuil, dans un cadre, le cigare au bout des doigts, un chapeau oriental sur la tête : Freud, un barbu juif cloué comme une présence ironique et bienveillante dans ce cabinet improvisé de la banlieue de Tunis. Selma, 35 ans, s’y installe afin d’exercer la psychanalyse, après avoir quitté Paris pour rejoindre le pays, au lendemain de la révolution. Dans Un divan à Tunis, la réalisatrice franco-tunisienne Manele Labidi s’étonne et s’amuse d’un peuple rendu « tout d’un coup bavard après des décennies de dictature », suite à l’évincement de Ben Ali en janvier 2011. Conçu comme une fable néoréaliste, mêlant la chronique sociale et l’humour, ce premier long métrage s’inscrit dans la veine des comédies italiennes des années 1960. Golshifteh Farahani (photo) y interprète Selma, aux prises avec la défiance et les malentendus d’une population pas vraiment rompue aux usages du divan. « On a du mal à parler, c’est une question de confort », dit ainsi l’un des personnages de ce film à sketchs. Dieu, « rien d’autre qu’un père exalté » pour Freud (Totem et Tabou, 1913), a encore ici sa place, et il faut bien composer avec cette « illusion ».

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