Comparativement à la population générale, les malades mentaux ont plus souvent des comorbidités somatiques, lesquelles contribuent à la réduction de leur espérance de vie.
Cette association courante entre des affections psychiatriques et des comorbidités physiques est confirmée par une étude réalisée en Autriche sur 600 patients, traités depuis six semaines pour des troubles anxieux ou thymiques. Les auteurs retrouvent une prévalence élevée du « syndrome métabolique » (dyslipidémies, troubles de la glycémie, obésité, HTA), « en particulier en association avec des troubles affectifs. »
Dans cette étude, une obésité ou/et un dysfonctionnement thyroïdien concernent environ 40 % des sujets chez lesquels un trouble bipolaire a été diagnostiqué. D’autre part, des « différences significatives entre les sexes » sont notées pour les maladies cardiovasculaires et l’hypertension artérielle, plus fréquentes chez les hommes, comme pour les troubles thyroïdiens, plus courants en revanche chez les femmes.
Rechercher des facteurs étiologiques communs
Les auteurs estiment que cette caractérisation des comorbidités somatiques chez les personnes atteintes de troubles psychiatriques peut « stimuler la recherche pour mieux comprendre les éventuels facteurs étiologiques », communs aux troubles mentaux et aux affections somatiques.
Une meilleure compréhension de ces facteurs aurait certainement des implications pour la santé publique et pour l’amélioration des soins, avec des effets positifs sur l’évolution des affections psychiatriques, l’intégration sociale et l’augmentation de l’espérance de vie.
Le dépistage et le traitement des comorbidités somatiques associées aux troubles psychiatriques aideraient à diminuer les taux de mortalité élevés observés chez les malades mentaux, et une connaissance approfondie des différences de comorbidités en fonction du sexe permettrait d’améliorer le traitement individualisé des personnes souffrant de troubles psychiatriques.
Dr Alain Cohen
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