Un rapport publié par l'OMS s'inquiète de la consommation d'alcool qui reste excessive en Europe. Il demande aux États membres d'être plus efficaces ! Bien que les pays européens aient signé le Plan d'action visant à réduire l'usage nocif de l'alcool 2012-2020, dans les faits les résultats sont décevants, cette consommation restant stable depuis plusieurs années. « Les responsables politiques doivent mettre en œuvre les stratégies qui ont prouvé leur efficacité, comme l'augmentation des prix, la limitation de la disponibilité de l'alcool et l'interdiction de la publicité », déclare le Dr Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS Europe. Ce Plan d'action européen qui engage l'ensemble des pays européens, arrive à échéance dans un an, ce qui explique la pression de l'Organisation mondiale.
Force est de reconnaître que la France ne fait pas partie des meilleurs élèves européens. Même si en début d'année 2019, des initiatives ont été adoptées et présentées via le Plan addictions et Santé publique France, elles ne répondent pas aux demandes de l'OMS. Ces dernières ont d'ailleurs été réclamées par beaucoup de médecins et pas seulement des addictologues, la Cour des comptes en 2018, ou encore par l'Académie nationale de médecine plus récemment.
Plus de 2 à 3 bouteilles de vin par semaine
L'OMS s'inquiète tout d'abord de la consommation globale excessive d'alcool en Europe : « En moyenne, les adultes (âgés de 15 ans et plus) des pays membres de l’Union européenne, plus la Norvège et la Suisse (UE+), boivent l’équivalent de plus de 2 bouteilles de vin par semaine. Or, si l’on omet les abstinents invétérés et les anciens buveurs de l’échantillon de données, il apparaît que les adultes boivent plus de 3 bouteilles de vin par semaine, un niveau de consommation entraînant de graves conséquences sanitaires. »
Les conséquences inacceptables du binge drinking
Mais c'est aussi le binge drinking (alcoolisation ponctuelle importante - API) qui est pointé du doigt : « 30,4 % des personnes déclarent avoir consommé plus de 60 g d’alcool pur en une seule occasion au cours des 30 derniers jours, soit l’équivalent de plus de 5 verres en une seule fois ». L'API est surtout répandue dans les États baltes, au Luxembourg et en République Tchèque, et concerne 47,4 % des hommes, contre 14,4 % des femmes.
Ces comportements ont des conséquences très graves, en particulier chez les jeunes, avec un « taux de mortalité imputable à l’alcool chez les adolescents et les jeunes adultes qui est inacceptablement élevé en Europe », souligne l'OMS. Alors qu'en 2016, 5,5 % des décès sont causés par l'alcool, parmi les 15-19 ans, 19 % des morts sont attribuables à l'alcool ; et 23 % chez les 20-24 ans.
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