LA PSYCHANALYSE, NI ANGE NI DÉMON
Chawki Azouri | OL
J
Beaucoup plus rare que l’hystérie féminine, l’hystérie masculine existe bel et bien. Du fait des liens entre l’hystérie féminine et l’utérus, on avait du mal à imaginer qu’elle pouvait exister. Le rapport entre les deux serait de 1/20. La distinction entre les différentes structures psychiques, au-delà de l’anatomie, a facilité la mise en évidence de l’hystérie masculine. Apte au théâtralisme, à la dramatisation et aux paroxysmes émotionnels, l’homme hystérique présente une plasticité relationnelle qui en fait un être affable, aimable et bien entouré. Ce ne sont pas ses traits de caractère-là qui vont le pousser à consulter. Ce sont des troubles de l’activité sexuelle, des angoisses, des phobies et des échecs avec les compensations qui en découlent. Cette description faite en 1967 par François Perrier (1922-1990), l’un des principaux élèves de Lacan, reste d’une grande perspicacité aujourd’hui.
Les troubles de l’activité sexuelle pour lesquels consulte un homme hystérique touchent d’abord à l’impuissance, partielle ou totale. « Le sujet se sent dans l’obligation de prendre le parti de son sexe » anatomique et, sur un plan inconscient, il le refuse. D’où l’impuissance. La sollicitation féminine lui apparaît comme « une mise en demeure », une injonction face à laquelle il répond par l’impuissance. Sur un plan inconscient, comme chez la femme hystérique, l’indécision quant à l’identité sexuelle se manifeste ici par l’impuissance. C’est comme s’il disait à la femme qui le sollicite : « Je ne sais pas si je suis un homme ou une femme, donc je ne peux pas bander. »
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