On croit être plongé dans un roman historique et l’on réalise que la voix qui nous parle est celle d’un garçon surdoué, fasciné par le destin d’une militante anarchiste des années 1920 dont il a absorbé la personnalité. Face à la maladie, le roman de Charlotte Erlih impressionne par sa finesse et son intelligence.
De quoi s’agit-il exactement ? D’un interrogatoire de police ? Le dialogue est abrupt, la personne en cause, véhémente : “Je sais très bien pourquoi je suis là.” Elle revendique son geste. “Parce que j’ai tué un homme.” Elle devait le faire. Elle est partie sous la pluie, une arme dans sa poche, s’est rendue droit rue des Saints-Pères. Au siège de l’Action Française. Le doute s’installe dans l’esprit du lecteur. Roman historique ? La voix poursuit. Elle voulait tuer Léon Daudet. Cette voix est celle d’une femme. C’est ce qu’elle affirme. Elle s’appelle Germaine Berton. Celle-ci a bien existé. Militante anarchiste, elle a tué un cadre de l’Action Française en 1923.
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