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jeudi 22 août 2019

Recherche en psychiatrie : promouvoir la parité, là aussi




Malgré tous les discours officiels sur la volonté de promouvoir la parité hommes-femmes dans tous les domaines (y compris dans la recherche médicale), et malgré l’augmentation effective du nombre de femmes médecins dans plusieurs pays (dont le Canada), « l’inégalité entre les sexes persiste dans l’exercice de la médecine universitaire. » Déplorant cette situation, une équipe canadienne (de Toronto) consacre une publication aux « différences de productivité dans la recherche » en fonction du sexe, chez les psychiatres universitaires du Canada.

Dans cette étude transversale, réalisée auprès de 3 379 psychiatres (exerçant dans les 17 départements de psychiatrie universitaire du Canada), les auteurs ont évalué la «productivité en matière de recherche », appréciée objectivement par le nombre de publications créditées à chaque psychiatre universitaire et par l’indice h (ou indice de Hirsch)[1] sur l’impact concret de ces publications.

La productivité a été ensuite comparée « entre les femmes et les hommes à l’aide d’un modèle de régression binomiale », avec des ajustements selon l’ancienneté dans la carrière hospitalo-universitaire.

Des différences de productivité en début de carrière

Cette étude montre que les femmes (43 % des psychiatres concernés) ont « en moyenne un indice de productivité plus faible que les hommes », mais les différences sont significatives « seulement chez les professeur(e)s de psychiatrie en début de carrière, et pas chez les professeur(e)s agrégé(e)s ou titulaires. » De plus, les différences de productivité observées entre hommes et femmes tendent à s’estomper, parallèlement à l’augmentation du nombre de publications des intéressé(e)s : chez les universitaires comptant dix publications ou davantage, les différences de productivité et de notoriété sont « plus faibles que dans la cohorte générale. » En d’autres termes, l’ancienneté dans la carrière tend à contrecarrer les inégalités liées au sexe.

Pour les auteur(e)s de cette étude, ces différences de productivité dans la recherche médicale (constatées « à l’échelle nationale dans la psychiatrie universitaire ») justifient d’entreprendre des efforts pour « promouvoir des possibilités équitables pour les femmes, surtout en début de carrière », dans l’espoir « d’améliorer la diversité » des recherches réalisées par les psychiatres canadien(ne)s et ainsi « d’accroître les découvertes futures en psychiatrie. »  


Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
Chauvin S et coll.: Gender differences in research productivity among academic psychiatrists in Canada. Can J Psychiatry, 2019; 64(6): 415–422.

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