| 10.07.2019
Si aujourd’hui, la contraception reste surtout une affaire de femmes, les pratiques évoluent fortement depuis plusieurs années. Le marché de la contraception en France montre que depuis 2011, existe une nette diminution de l’usage des pilules oestroprogestatives, passant de 54, 6 millions à 39 millions en 2018. Les ventes des patch ou de l’anneau vaginal œstroprogestatifs ont diminué de moitié en l’espace de 7 ans. Les micropilules progestatives quant à elles ont légèrement augmenté.
À côté de la pilule, le DIU est davantage utilisé. « Nous sommes le pays européen le plus prescripteur de DIU. Chez les femmes de 35 ans, il est utilisé à égalité avec la contraception orale. Et est majoritaire plus tard», précise le Dr David Serfaty, président de la Société francophone de Contraception et président d’honneur de la Société européenne de contraception qui est intervenu au Focus* sur la contraception organisé par GPSanté le 9 juillet, à Paris.
Un contexte d’hormonophobie
C’est dans ce contexte d’une certaine « hormonophobie » de la part des femmes qu’arrivera la pilule pour les hommes dont on parle de plus en plus. « Cette pilule contraceptive pour les hommes va arriver, c’est certain ! Mais elle ne sera pas disponible avant 8 ans », a affirmé le Dr David Serfaty.
Le DMAU (dimethandrolone 17β undecanoate) développé par le National Institute of Health (NIH) aux États-Unis, est bien parti pour être le premier de ces contraceptifs. Il associe un androgène et un progestatif se présentant sous la forme d’une pilule à prendre une fois par jour. Cela constitue a priori une forme acceptée par beaucoup d’hommes qui voudront engager cette contraception. En 2018, le DMAU a tenu la vedette au centième congrès annuel de la Société américaine d’endocrinologie à Chicago, aux États-Unis. Il en sera d’ailleurs question au prochain congrès international de contraception masculine en mai 2020 à l’Académie nationale de médecine à Paris.
Beaucoup de nouveautés parmi les anneaux vaginaux
D'autres nouveautés ou recherches concernant la contraception féminine ont été présentées lors de ce focus. Comme l'anneau vaginal associant nestorone et ethinylestradiol actif durant un an : Annovera® a reçu l'agrément de la FDA aux États-Unis ; l'anneau à base de progestérone indiqué pour les femmes qui allaitent : Progering® a été adopté dans 8 pays ; ou encore l'anneau vaginal associant le levonorgestrel et un agent anti-VIH (tenofovir, ou dapivirine ou encore MIV-150), etc.
*organisé avec le soutien institutionnel des laboratoires Théramex et CCD.
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