11/02/2019
58 MIN
En partant de “tout ce qui grouille, fourmille, se désagrège”, le philosophe Hicham-Stéphane Afeissa dresse une histoire de l’art de la charogne, des illustrations anatomiques du 18ème siècle jusqu'aux sculptures contemporaines moisies de Jean-Michel Blazy. Comment représenter l'insoutenable ?
L'invité du jour :
Hicham-Stéphane Afeissa, philosophe, auteur de Esthétique de la charogne aux éditions Dehors
Qu’est-ce que la charogne ?
En principe, dans la langue française, le mot charogne désigne exclusivement des animaux morts, jamais un corps humain en décomposition. Dans le livre, sans provocation de ma part, j’ai fait le choix du mot charogne pour désigner tout corps en décomposition parce que je cherchais à brouiller la frontière entre l’humain et l’animal, sur la ligne de leurs rapports respectifs à la vie et à la mort en rétablissant une continuité entre l’humain, l’animal, la nature par et dans le processus de décomposition qui transforme en poussière ce qui est né de la poussière.Hicham-Stéphane Afeissa
Points de jonction entre le gore et l’esthétique de la charogne
Cela tient aux fluides corporels éjectés par le corps. Qu’est-ce qu’on a dans le gore ? Des fluides qui sont le sang, les excrétions, le pus… Dans l’esthétique de la charogne on a un corps qui déborde de sanie, là on est dans l’abject.Le gore suscite à la fois un sentiment d’horreur qui n’est pas, à mon avis, pertinent pour penser l’esthétique de la charogne, et un sentiment de dégoût, et là il y a une connexion…Hicham-Stéphane Afeissa
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire