Publié le 08/02/2019
Caractérisés par des « difficultés significatives » dans la perception de l’image de soi et dans les relations aux autres (en particulier en termes d’empathie), les troubles de la personnalité constituent un problème de santé publique étudié encore « de façon insuffisante », malgré d’importantes conséquences sociales. Par exemple, le trouble de la personnalité dite borderline entraîne des dépenses de santé en moyenne « plus élevées que pour toute autre affection psychiatrique ou somatique » : environ « 26 000 €/an, contre 2 900 €/an pour une dépression et 11 870 €/an pour un diabète. » En plus de cette lourde incidence économique, les troubles de la personnalité ont également d’importantes répercussions en matière de comorbidités associées et d’augmentation du risque de la mortalité, y compris par suicide.
Les sujets avec des troubles de la personnalité présentent ainsi des risques plus élevés d’addiction à l’alcool ou à une autre substance. Et le coût financier de ces troubles est aussi indirect, en « entravant la capacité des intéressés à travailler », notamment du fait des difficultés de socialisation induites.
Beaucoup de troubles de la personnalité obsessionnelle-compulsive
Réalisées à l’Université d’Heidelberg (en Allemagne), une revue systématique et une méta-analyse ont été conduites pour contribuer à une meilleure connaissance de ces troubles parmi la population générale (adulte) des pays occidentaux. Portant au total sur près de 114 000 sujets, cette recherche confirme « la rareté des études épidémiologiques sur ce thème », malgré « une prévalence élevée », variant selon les échantillons et la méthodologie des travaux. Pour l’ensemble des troubles de la personnalité, la prévalence globale dans la population s’avère élevée (12,16 % intervalle de confiance à 95 % IC [8,01–17,02%]), avec une fréquence maximale pour les « troubles de la personnalité obsessionnelle-compulsive [1] » (4,32 % IC [2,16 %–7,16 %]) et une fréquence minimale pour le « trouble de la personnalité dépendante [2] » (0,78 % IC 0,37%–1,32%]). Les auteurs estiment que des études plus importantes sur ce thème sont nécessaires, car la disponibilité de traitements efficaces contre les troubles de la personnalité devrait représenter « une priorité de nos dispositifs de soins pour alléger le poids » de leur incidence économique.
Dr Alain Cohen
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