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Yael Mellul, féministe, ex-avocate, co-auteure de « Intouchables ? People, justice et impunité » (éditions Balland), signe sur "Marie Claire" une tribune pour alerter sur le fait que les personnes maltraitées par leur conjoint(e) peuvent mettre fin à leurs jours en guise d'ultime recours.
Gendarmes, policiers, ne prenez jamais à la légère la détresse d’une femme qui vous confie qu’elle craint pour sa vie ou qu’elle a envie de mourir. C’est un appel au secours. Elle hurle qu’elle veut vivre en réalité. Magistrats, procureurs, vous qui avez l’opportunité des poursuites, lorsque vous enquêtez sur le suicide d’une femme qui a, selon toutes vraisemblances, subi des violences conjugales, soyez courageux.
Ne pas confondre causes et conséquences
Faites une autopsie psychologique : reconstituez la biographie de la suicidée par une enquête approfondie. Si on vous oppose que la suicidée avait des problèmes psychologiques, des problèmes d’argent, des conflits au travail, c’est absolument exact : les victimes de violences conjugales perdent leur travail, n’ont pas d’argent, sont ruinées, endettées, ont parfois perdu la garde de leur enfant, sombrent souvent dans l’alcoolisme, ont fait des séjours en hôpital psychiatrique et ont tenté de se suicider. Ce sont là les conséquences des violences subies.
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