EXCLUSIF - C'est la question que se pose l'Ordre des psychologues du Québec, qui encadre la psychothérapie dans la province. Sa présidente se dit même préoccupée par la « dianétique », une pratique au coeur de l'organisation controversée.
C'est en 1950 que L. Ron Hubbard, père de l'Église de scientologie et auteur de science-fiction, publie le livre La dianétique : La puissance de la pensée sur le corps. Cet ouvrage deviendra, quelques années plus tard, la pierre d'assise de la scientologie.
Selon l'organisation, Hubbard a découvert la cause unique des cauchemars, des peurs irrationnelles, de l'insécurité et des maladies psychosomatiques des humains. Et pour s'en libérer, il suffit de suivre la dianétique.
À première vue, cela ressemble un peu à la psychothérapie, s'inquiète toutefois la présidente de l'Ordre des psychologues du Québec, Christine Grou.
« [La dianétique] s'intéresse beaucoup à la façon dont le cerveau encode les expériences. Ça, ça va. Mais on s'intéresse aussi aux liens entre ce que le mental a encodé et les craintes, les pensées irrationnelles, les chagrins non résolus. Quand on parle de s'affranchir de ça, on peut penser que ça peut s'apparenter au traitement [de psychothérapie] », explique-t-elle en entrevue à Radio-Canada, soulignant être « préoccupée » par ce qu'elle lit sur le sujet.
Elle refuse cependant de trancher la question. « Jamais on ne condamne sur papier. Jamais on ne condamne à partir d'informations que l'on peut voir sur un site [Internet]. »
« Ça lève un drapeau, mais on ne peut pas savoir », résume-t-elle.
Pour en arriver à une conclusion, l'Ordre devrait enquêter et rencontrer les scientologues qui pratiquent la dianétique. Mais comme ce processus est confidentiel, l'Ordre a refusé de dire ce qu'il faisait concrètement dans ce dossier.
De son côté, l'Église de scientologie est catégorique : « la dianétique n'est pas une psychothérapie », selon le porte-parole de la division montréalaise de l'organisation, Jean Larivière.
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