Coup de tonnerre à l’APHM. La communauté médicale des hôpitaux marseillais a refusé de signer le contrat de retour à l’équilibre imposé par le gouvernement, vécu comme un plan social drastique, avec fermetures de lits et suppression de 500 postes. Le corps médical rejette le plan d’économies de l’Etat qui « empêchera l’APHM[Assistance publique - Hôpitaux de Marseille] de réaliser correctement ses missions de recours et de référence et (qui) affectera la sécurité des patients et des populations », explique le Pr Guy Moulin, président de la Commission médicale d’établissement (CME).
Dès la semaine dernière, la CME, les chefs de pôle de l’APHM et le doyen de la faculté de médecine avaient refusé de signer le contrat de retour à l’équilibre voulu par le gouvernement pour endiguer le déficit chronique du troisième CHU de France et une dette exponentielle de 1,1 milliard d’euros.
« On arrive au bout »
Ce nouveau contrat vise 55 millions d’économies sur trois ans. Il impose des coupes franches avec fermeture de lits et réduction de personnel, que le corps médical ne veut pas cautionner.
« Ce qu’on nous demande équivaut à fermer une centaine de lits supplémentaires, qui s’ajoutent au millier de lits déjà fermés ces quinze dernières années et à supprimer au moins 500 postes,calcule le Pr Guy Moulin. Nous avons déjà fait beaucoup d’efforts. Au départ, ces restructurations et regroupements étaient justifiés. Mais aujourd’hui nous arrivons au bout. On ne peut plus continuer à réduire la voilure, à brider l’activité. Sauf à transformer le CHU en hospice ou en centre de soins ambulatoires. »
Au programme figurent notamment la fermeture des activités « court séjour » de l’Hôpital Sainte-Marguerite, et la déqualification de l’Hôpital Nord en « hôpital général ».
La mort du CHU « tel qu’il est »
Habituellement discrets, les médecins de l’APHM ont donc décidé de monter au front, pour dénoncer un plan d’économies qui, selon eux, « aboutira à la mort du CHU tel qu’il est ».
« Nous ne pouvons accepter cette logique purement comptable » ajoute le Pr Michel Tsimaratos, secrétaire général de la CME. « Accepter ces restrictions rendrait impossible la poursuite de ce projet médical pourtant validé par les tutelles, et détruirait la dimension hospitalo-universitaire du CHU ».
Le mouvement des médecins pourrait prendre de l’ampleur si les syndicats de personnel entrent dans la danse.
De notre correspondante à Marseille, Hélène Foxonet
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