L’UFC-Que Choisir relève de « grave carences en matière de prévention de la dénutrition » dans une enquête publiée le 24 mars et demande l’instauration d’une obligation réglementaire sur la qualité nutritionnelle et les rythmes des repas servis dans les EHPAD. L’enquête a été menée auprès de 88 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), répartis dans 48 départements.
Pas assez de viande rouge, de poisson et de fruits
Des menus mal équilibrés, un suivi nutritionnel par un diététicien insuffisant et un rythme alimentaire inadapté, le constat établit par l’analyse de l’enquête de l’UFC-Que Choisir est inquiétant. En premier lieu, la prévalence de la dénutrition est « évaluée à plus d’un tiers », selon le magazine, alors que des recommandations avaient été émises par la Haute Autorité de santé (HAS), Programme national nutrition santé (PNNS), Conseil national de l’alimentation (CNA) et leGroupe d’étude des marchés restauration collective et nutrition (GEMRCN).
Selon les auteurs de l’enquête, « l’organisation du personnel prime sur les horaires des repas. De fait, aucun des établissements étudiés n’est conforme à l’ensemble des recommandations horaires ». Les intervalles de temps entre les quatre repas de la journée ne seraient pas respectés. Le dîner serait servi tôt, à 18h25 en moyenne, un rythme aggravant le jeûne nocturne qui, supérieur à 12 heures, favorise l’hypoglycémie.
Suivi nutritionnel insuffisant
Autre constat, « aucun établissement ne respecte l’ensemble des critères d’équilibre nutritionnel. 50 % des EHPAD étudiés sont notamment non-conformes sur le critère portant sur la viande rouge non hachée, qui constitue la meilleure source de protéines », note l’UFC-Que Choisir. Le poisson et les fruits crus servis en dessert font également partis des aliments les moins présents dans les assiettes.
La composition bien conçue des menus n’est pas une condition suffisante pour que les personnes âgées s’alimentent correctement mais c’est une condition nécessaire, affirment les gériatres interrogés par UFC-Que Choisir. Enfin, le suivi nutritionnel réalisé par un diététicien est également insuffisant. Seulement 7 % des établissements en bénéficient et dans 63 % des cas, ces interventions sont ponctuelles.
S. M.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire