Les transhumanistes rêvent d'«augmenter» l’homme pour en faire un être parfait tutoyant la perfection des machines… Et si, loin de cette vision darwinienne de l’humanité (non exempte d’arrière-pensées eugénistes), on commençait par «réparer» ceux qui souffrent de handicaps irréversibles suite à une maladie ou un accident ? Les progrès fulgurants des technologies «NBIC» (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) rendent ce rêve tangible. L’astrophysicien Stephen Hawking, qui est sans doute le plus célèbre des malades atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot, en a fait l’un des buts de sa vie déjà bien remplie, de spécialiste des trous noirs et de la gravité quantique.
Après avoir mis au point avec Intel un fauteuil connecté qui sait se diriger tout seul tout en veillant sur la santé de son passager, le professeur a dévoilé mardi à Londres, lors d’une conférence organisée par le magazineWired un nouveau système de communication baptisé Acat (pour Assistive Context Aware Toolkit) développé lui aussi avec le concours du géant des processeurs. Ce système, qui lui permet de parler avec la voix synthétique qu’on lui connaît et auquel il est attaché, est une évolution du système qu’il utilisait depuis 20 ans et qui a «changé sa vie». Une version 2.0 qui va sans doute transformer celle des 3 millions de personnes souffrant du même handicap que lui à travers le monde: car loin de toute logique mercantile, Hawking et Intel ont décidé d’offrir cette technologie en open source à tous ceux qui en ont besoin.