Ce samedi, 20 h, la salle à l’italienne du Théâtre d’Arras accueille une pièce pas comme les autres. Neuf usagers de la clinique psychiatrique Aloïse-Corbaz montent sur scène pour présenter leur spectacle Le Cerveau voyageur. Les places ont toutes été vendues. L’aboutissement de deux ans de travail.
À quelques heures de donner une représentation devant plus de trois cents personnes, on sent chez eux un petit trac lié à notre présence. « Cela parasite un peu », admet Philippe, qui sort parfois de son personnage. « Mais ils ne sont que trois, samedi ils seront trois cents ! », rappelle Franckie Defonte, le metteur en scène. Titre de la pièce : Le Cerveau voyageur, une création originale axée sur le voyage dans le temps et l’esprit humain.
Après un petit moment de flottement, tout le monde se remet alors au travail pour peaufiner les derniers enchaînements, perfectionner le timbre de sa voix et améliorer encore la gestuelle, le jeu de scène. Une répétition théâtrale tout ce qu’il y a de normal, à un détail près, qui ne saute pas aux yeux. Les neuf acteurs amateurs ont parfois eu le cerveau un peu trop voyageur. Anthony, Hervé, Philippe, Sophie, Marie-Thérèse, Isabelle, Lucille, Astelle et Marc sont suivis par la clinique Aloïse-Corbaz. Soit en simple consultation en centre médico-psychologique, soit en accueil thérapeutique à temps partiel à la suite d’épisodes psychiatriques plus ou moins sévères. Des gens comme vous et moi, mais qui souffrent de maladies qui isolent et vous rongent. On parle ici de schizophrénie, de bipolarité ou de syndromes dépressifs.
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