Décès d’une parturiente à la maternité d’Orthez, mort d’un enfant opéré de l’appendicite à Metz... L’actualité récente rappelle qu’un drame en médecine est parfois vite arrivé.
À l’occasion de la Semaine de la sécurité des patients, les autorités sanitaires (HAS,DGOS au ministère de la Santé) appellent les professionnels de santé à redoubler d’efforts pour respecter les protocoles et les référentiels de bonnes pratiques. Chaque année en France, 300 000 événements indésirables liés aux soins sont recensés.
La publication régulière d’indicateurs de qualité, depuis plusieurs années, sert de baromètre. La tenue du dossier patient, par exemple, a progressé : quatre établissements sur cinq atteignent à présent l’objectif national de performance.
La réunion de concertation pluridisciplinaire en oncologie est également entrée dans les mœurs : le nombre de patients bénéficiant d’une RCP a été multiplié par trois entre 2011 et 2014. Neuf fois sur dix, au moins trois spécialités différentes participent à la réunion, moment clé où la stratégie thérapeutique est adoptée collectivement.
Le courrier de fin d’hospitalisation est souvent incomplet
D’autres indicateurs soulignent a contrario les points faibles du système de santé, et l’existence de marges de progrès. Le dossier anesthésique, dont la qualité est globalement satisfaisante, comporte une faille : la douleur postopératoire n’est tracée que dans 60 % des dossiers. Autres points à améliorer : le courrier de fin d’hospitalisation, trop souvent incomplet, et pas envoyé suffisamment rapidement au généraliste, ainsi que l’informatisation du dossier patient, complète dans seulement 10 % des établissements MCO. L’évaluation du risque d’escarre chez l’adulte, autre exemple, est loin d’être systématique dans les établissementsMCO (40 % de traçabilité seulement).
Au chapitre des infections nosocomiales, les autorités ne publient pas de taux par hôpital, encore moins par service. Ce sont les actions de prévention qui sont scrutées en détail. Hôpitaux et cliniques ont ainsi progressé sur le bon usage des antibiotiques : la plupart réévaluent les prescriptions à 48/72 h, suivent les consommations et utilisent des tests d’orientation rapide de diagnostic en service d’urgence. La formation des nouveaux prescripteurs est identifiée comme un point à améliorer.
Publication du premier indicateur de résultats en 2016
Au total, une vingtaine d’indicateurs portant sur les processus et les moyens sont collectés tous les ans ou tous les deux ans, de façon obligatoire, par tous les établissements de santé. Les résultats sont en ligne sur le site scopesante.fr, ouvert au grand public en 2013.
De nouveaux indicateurs sont en cours d’élaboration pour la radiologie, la médecine d’urgence et la chirurgie ambulatoire. Ils permettront d’affiner l’évaluation du système de santé français. L’étape suivante sera la publication d’indicateurs de résultats, qui jetteront une lumière crue sur les taux de mortalité et de morbidité en milieu hospitalier. Sur ce terrain, la France, en retard, avance très prudemment. Un premier indicateur de résultats sera généralisé en 2015 et rendu public en 2016. Il portera sur le taux de thrombose veineuse profonde et d’embolie pulmonaire après la pose d’une prothèse de hanche ou de genou. Des indicateurs de résultats sur la mortalité hospitalière, la mortalité post-hospitalière et la qualité en chirurgie ambulatoire sont également à l’étude. Leur date de publication n’est pas annoncée.
Delphine Chardon
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