Président de l'association «Delphine-Cendrine», Christian Stawoski connaît bien les difficultés liées à l'irresponsabilité pénale.
Que pensez-vous du problème du suivi des malades psychiatriques dangereux ?
Christian Stawoski : Le problème est tristement simple : il n'y a pas de suivi. À l'hôpital Marchant, en l'espace de 30 ans, on est passé de 900 lits à moins de 300. Donc, forcément, on laisse sortir des gens qui ne sont pas totalement guéris pour laisser des places à des personnes en crise.
Est-ce un problème de moyen ?
Le manque de moyen de la psychiatrie est une certitude, comme l'absence de suivi. On peut être abonné aux commissariats de police et rester totalement libre de ses mouvements une fois l'hôpital psychiatrique quitté. La justice ne possède pas les moyens légaux pour assurer le suivi. En février 2003 à Gaillac, une femme a été égorgée par un malade qui a été jugé deux fois et reconnu irresponsable. Trois semaines après la dernière décision judiciaire, le fils de la victime a croisé l'assassin de sa mère dans la rue ! Inimaginable ? Malheureusement, la triste réalité.
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