1,2 million de personnes âgées dépendantes selon la définition de la grille AGGIR, c’est-à-dire des personnes rattachées aux groupes GIR 1 à 4 qui touchent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), selon les statistiques de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) présentées dans le dossier « solidarité et santé ».
Les âgés en perte d’autonomie sont de plus en plus nombreux (le nombre de bénéficiaires de l’APA a augmenté de 2 % entre 2011 et 2012). Pourtant, beaucoup d’incertitudes planent sur l’évolution de la dépendance.
Selon une hypothèse intermédiaire, le nombre de personnes âgées dépendantes serait multiplié par 1,4 entre 2010 et 2030 et par 2 entre 2010 et 2060. À cette époque, la France comptera donc 2,3 millions de personnes dépendantes contre 1,1 million en 2010. Les hommes gagneraient 5,3 années d’espérance de vie à 65 ans entre 2010 et 2060, les femmes, seulement 4,9 ans. Les gains d’espérance de vie sans incapacité s’échelonnent eux, pour les hommes, entre 4,5 et 5,3 années et pour les femmes, entre 3,5 et 4,9 années.
Papy-boom
Selon une autre méthode de modélisation, le modèle de microsimulation dynamique de l’INSEE Destinie, les évolutions de la population des personnes âgées devraient être fortement marquées par l’arrivée aux âges de la dépendance des générations du « baby-boom ». Cela devrait provoquer d’abord un « rajeunissement » de ce groupe (avec augmentation des 65-74 ans jusqu’en 2020, puis des 75-84 ans jusqu’en 2030) puis à l’horizon 2040 un retour à des proportions semblables à aujourd’hui.
Conséquences : la durée moyenne de perception de l’APA passerait de quatre ans aujourd’hui à cinq en 2020, puis six en 2040. Et la proportion de personnes ayant été dépendantes avant leur décès augmenterait de 25 % aujourd’hui à 36 % en 2040.
En outre, il y aura de moins en moins d’aidants, ceux-ci étant soit plus âgés, soit plus impliqués sur le marché du travail. Si les conjoints devraient être de plus en plus présents, les enfants seront moins en situation d’aider, du fait de la fin du baby-boom.
Dernier enseignement, à l’horizon 2040, les entrées en établissement progresseraient plus rapidement (+ 375 000 personnes âgées dépendantes supplémentaires en institution) que le nombre de personnes âgées dépendantes à domicile. La part des personnes présentes en EHPAD dans la population dépendante passerait ainsi de 35 à 37 % en 2040. « On pourrait anticiper un besoin accru de places d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes », concluent les auteurs de la DREES.
› COLINE GARRÉ
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