Avant les vacances, j’ai fait un tour à la médiathèque du journal pour ravitailler mes enfants en tomes de La Dynastie Donald Duck, de Carl Barks, et autres lectures (parfois me vient l’image des chauffeurs de locomotives à vapeur, nourrissant constamment la bête en charbon et en eau sans qu’elle soit jamais rassasiée). Sur place, je suis tombée sur le magazine Society, dont le titre m’a accroché le regard : « Faut-il être fous pour faire des enfants ? ».
Si je le pique éhontément pour cette chronique, c’est parce qu’il a résonné en moi pendant des jours. Je passe beaucoup de temps à lutter contre mes tendances pessimistes, voire déclinistes. Je me force à penser que non, ce n’était pas plus facile avant, et oui, nos parents étaient tout aussi inquiets pour l’avenir que nous aujourd’hui. Et quand je n’y arrive pas, mon compagnon s’en charge – il incarne le pôle optimiste du foyer, simple question d’équilibre. Alors, quand un soir il s’est mis à me parler de son désespoir devant l’actualité, j’ai un peu perdu pied. Il avait lu un compte rendu de la journée du 7 octobre en Israël, et me parlait les larmes aux yeux des massacres. Nos trois bambins étaient déjà couchés, mais pas endormis, et nous chuchotions pour évoquer des tortures et des meurtres ignobles d’enfants.
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