Le Monde avec AFP Publié le 8 mars 2023
L’introduction en France, en 2021, de la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes avait donné lieu, fin 2022, à quelque 22 800 demandes de premières consultations de la part des couples de femmes ou de femmes seules, selon des chiffres publiés mercredi 8 mars par l’Agence de la biomédecine.
« On a été surpris par l’ampleur des demandes et maintenant on va entrer dans un processus de normalisation », a précisé à l’Agence France-presse (AFP) Claire de Vienne, médecin référent à l’Agence de la biomédecine, la structure qui encadre le don de gamètes et la PMA.
La PMA, ou AMP (assistance médicale à la procréation), est ouverte aux couples lesbiens et aux femmes célibataires depuis son entrée en vigueur le 29 septembre 2021. Jusque-là, elle était réservée aux couples hétérosexuels avec des problèmes de fertilité ou souhaitant éviter de transmettre une maladie grave.
Dans le détail, sur la seule année 2022, près de 9 300 demandes ont été enregistrées au premier semestre pour une première consultation en vue d’une AMP avec don de spermatozoïdes au bénéfice de couples de femmes ou de femmes non mariées, suivies d’un ralentissement à 5 800 demandes au second semestre. Entre août 2021 et fin décembre 2022, près de 11 800 premières consultations ont été effectivement réalisées, poursuit l’Agence de la biomédecine dans un communiqué.
Ouverture de nouveaux centres
En outre, depuis l’entrée en vigueur de la loi, près de 2 000 premières tentatives d’AMP ont été réalisées au bénéfice de couples de femmes (47 %) ou de femmes non mariées (53 %). Et au 31 décembre 2022, près de 5 600 personnes étaient en attente d’une AMP avec don de spermatozoïdes, dont 36 % de couples de femmes et 38 % de femmes non mariées, soit 74 % des personnes sur liste de d’attente qui correspondent aux nouveaux publics.
Reste que le délai de prise en charge pour une AMP avec don de spermatozoïdes continue à varier fortement d’un centre à l’autre. Le délai moyen est toutefois en voie de stabilisation et était estimé à 14,4 mois au niveau national, depuis la prise du rendez-vous jusqu’à la première tentative, poursuit l’agence qui compte réduire ce délai avec l’ouverture de nouveaux centres dédiés à cette activité.
« Tous ces projets ne sont possibles que s’il y a des hommes qui donnent », rappelle par ailleurs Claire de Vienne, qui renouvelle l’appel aux dons déjà lancé en 2021 par l’Agence de la biomédecine.
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