par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste publié le 12 janvier 2023
Professeur émérite de psychiatrie à Stanford, Irvin D. Yalom est connu pour ses nombreux ouvrages. Certains sont devenus des best-sellers dont Mensonges sur le divan (1996), la Méthode Schopenhauer (2005) ou encore le Problème Spinoza (2012), tous traduits chez Galaade. Le cas relaté dans ce livre est ancien (1974) et il est particulièrement atypique : il s’agit de la transcription d’un tête à tête thérapeutique entre le thérapeute, le docteur Yalom, et sa patiente, Ginny Elkin. Cette dernière, brillante étudiante en littérature, était atteinte du «syndrome de la page blanche», grave handicap quand on souhaite par-dessus tout devenir romancière !
Après avoir épuisé plusieurs thérapeutes, en individuel et en groupe, elle se retrouva dans le cabinet du psychiatre qui lui proposa alors un pacte : elle paierait ses séances avec des écrits tandis que lui-même consignerait ses notes, séances après séances. Ginny a ainsi peu à peu vaincu son inhibition tandis que Yalom, se prenant au jeu, a découvert certains aspects de son travail thérapeutique. Ces échanges, tant oraux qu’écrits, ont donné lieu à ce livre qui a été préfacé et postfacé quelque temps après par les deux auteurs. Il ne s’agit évidemment pas ici de psychanalyse mais d’une forme de thérapie comportementale assaisonnée au goût d’Irvin D. Yalom qui a toujours manifesté une propension à sortir des sentiers battus de la psy. Un collègue freudien auquel il avait présenté le manuscrit avait déclaré, dit Irvin D. Yalom lui-même, «c’est une situation chaotique», parlant de ce duo d’écriture… L’épouse de Yalom, Marilyn Yalom, historienne, avait préfacé l’ensemble du livre deux ans après sa parution, en 1974. Elle disait que l’essentiel peut se lire comme un roman. Ce n’est pas faux.
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