Florence Morel Publié
Les urgences de cet hôpital parisien ont accueilli six jeunes atteints de troubles psychiatriques dans la nuit du 29 au 30 novembre. Autant de patients qui devraient être pris en charge par des services spécialisés, mais qui, faute de place, occupent les lits des urgences pédiatriques générales.
Allongée, les mains sur le ventre, Lena* peine à garder les yeux ouverts. Il est presque minuit, lundi 29 novembre. L'adolescente de 15 ans doit répondre aux questions de l'interne des urgences pédiatriques de l'hôpital Necker, dans le 15e arrondissement de Paris. Elle a avalé 24 comprimés d'anxiolytiques deux heures plus tôt. "Qu'est-ce qui t'a poussée à les prendre ?" s'enquiert la jeune médecin. "Je ne sais pas", murmure Lena. "Tu es triste ?" Elle détourne le regard. "Pas particulièrement. Je ressens plutôt de la colère et de la frustration."
Comme Lena, cinq autres mineurs ont franchi les portes vitrées des urgences pour des troubles psychiatriques, cette nuit-là. Au poste de soins, les médecins qui se répartissent les patients accueillent ces nouveaux arrivants comme ils peuvent. Outre ces six ados, les soignants prennent en charge des pathologies plus ordinaires. En pleine épidémie de bronchiolite, de nombreux nourrissons en détresse respiratoire nécessitent une hospitalisation de un à trois jours. Sans compter les enfants contaminés par des virus respiratoires, nombreux à l'automne.
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