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mercredi 1 décembre 2021

Joséphine Baker au Panthéon : un peu de terre et un symbole

Marie Denieuil publié le  

Josephine Baker. © Bridgeman images

Aujourd’hui à 17h30, la singulière Joséphine Baker fait son entrée au Panthéon dans un cercueil aux couleurs de la France. Le monde honore la mémoire de l’héroïne aux multiples facettes née en 1906 : parente de douze enfants adoptés sur toute la surface du globe, figure du music-hall et de la résistance, du combat antiraciste et de l’émancipation féminine, cassant tant les codes du noir que du blanc : la liste est longue. Pourtant, drôle de nouvelle, son cercueil sera… vide. 

  • Si sa dépouille restera au cimetière marin de Monaco, où elle est enterrée aux côtés d’un de ses enfants et de son dernier mari, son cercueil, lui, est en réalité rempli d’une terre censée la représenter. Pas n’importe laquelle, donc : une terre venue des quatre lieux qui symbolisent sa vie. De Saint-Louis dans le Missouri où elle est née, de Dordogne où elle a vécu, de Paris qui fut son amour et de Monaco où elle est enterrée. C’est là toute la force du symbole, qui tient lieu de réalité lorsque celle-ci est absente. En ce sens, qu’est-ce qu’un symbole et que nous apprend-il ?
  • Il y a trois symboles en jeu dans cette cérémonie : la panthéonisation d’une héroïne cosmopolite dans une société en proie à des remontées de nationalisme identitaire, le Panthéon lui-même, et la terre dans le cercueil vide. On connaît l’origine grecque du terme du verbe sumbállô (συμβάλλω) littéralement « jeter ensemble », qui renvoie aux deux parties d’un objet coupé en deux, conservées respectivement par leurs hôtes pour signifierleur engagement antérieur. Concrètement, le symbole est là pour rappeler une réalité qui ne va pas de soi, comme une piqûre de rappel, et pour incarner une idée abstraite, un engagement ou une valeur morale.
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