Par Pauline Petit 24/11/2021
C'est une première mondiale : les Archives nationales conservent désormais deux textes historiques numériques encodés sur ADN, ceux des Droits de l'homme et des Droits de la femme. Une technologie nouvelle, possible révolution dans le stockage de nos données numériques, toujours plus volumineuses.
"Les yeux d'un archiviste ne peuvent que briller quand on leur promet une conservation stable sur des centaines de milliers d'années voire au-delà !", s'enthousiasme Bruno Ricard, le directeur des Archives nationales. L'institution, qui conserve dans ses serveurs plus de 70 téraoctets de données numériques (des courriels de cabinets ministériels, l'enregistrement de procès pour crime contre l'humanité ou celui du grand débat national organisé lors de la crise des Gilets jaunes), ne pouvait qu'être séduite par la proposition de Stéphane Lemaire, directeur de recherche au CNRS, et de Pierre Crozet, maître de conférence à Sorbonne Université : conserver des documents sur de l'ADN synthétique.
Et pas n'importe lesquels : la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen(1789) et la Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne (1791), rédigée par Olympe de Gouges. Ce mardi 23 novembre, les Archives nationales ont ouvert les lourdes portes de l'Armoire de fer, un coffre-fort conservé au cœur des "grands dépôts", pour y déposer deux capsules métalliques de la taille d'une pilule, renfermant les deux textes fondateurs encodés sur de l'ADN artificiel. Une grande première ! Cette technologie émergente d'archivage pourrait être une solution à l'expansion, coûteuse et néfaste pour l'environnement, du stockage de nos données numériques. Comment fonctionne-t-elle ? Quelles sont ses promesses et ses limites ?
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