22/11/2021
Par Chloé Leprince
Si nombre de figures du féminisme sortent aujourd'hui de l'oubli, et si les travaux universitaires qui leur sont consacrés sont aujourd'hui moins confidentiels, c'est parce que la trace du féminisme a été sauvegardée, préservée, conservée. Derrière ces archives, on retrouve d'autres pionnières.
Dans l’histoire des féminismes, Hubertine Auclert fut longtemps l’une des rares figures (à peu près) préservées de l’oubli. Grande suffragiste et ardente défenseuse des droits civiques et politiques des femmes, on a même souvent dit qu’elle était la première. A tort, à vrai dire : Olympe de Gouges (qui meurt en 1793 sous la Révolution) et, plus encore, Jeanne Deroin (qui milite en 1848 et pose même sa candidature à une époque où les femmes ne votent pas), comptent parmi celles dont Auclert s’inspirera justement. Mais c’est elle qu’on appellera souvent “la première suffragiste”.
Or, sans être autant tombée dans l’oubli que Jeanne Deroin par exemple, Auclert, qui était née en 1848 et mourra en 1914, ne sera jamais tout à fait une figure de premier plan. Ni une priorité archivistique. Comme nombre de pionnières dans le cours du XIXe siècle qui, souvent, tiendront ensemble journalisme et engagement féministe, elle a pourtant laissé de nombreuses traces de son engagement pour le droit de vote des femmes. Une vie tout entière à vrai dire, et Auclert qui était à la fois contre le mariage et contre l’union libre (contrairement à d’autres militantes de la cause des femmes), tardera à épouser, quatre ans avant sa mort, ce magistrat dont elle était éprise. Elle n’aura pas d’enfants.
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