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lundi 22 novembre 2021

CheckNews Une dose de rappel est-elle pertinente si le taux d’anticorps est encore élevé ?

par Emma Donada  publié le 18 novembre 2021

Les personnes les plus fragiles et celles qui ont été vaccinées avec Janssen sont appelées à recevoir une nouvelle dose de vaccin contre le Covid-19.
Question posée par Georges, le 12 novembre.

Bonjour,

A partir de la mi-décembre, les personnes vaccinées de plus de 65 ans perdront leur pass si elles n’ont pas reçu une dose de rappel dans les six mois et cinq semaines suivant la deuxième injection. Même chose pour les vaccinées avec Janssen, quel que soit leur âge, qui devront aussi avoir reçu une injection supplémentaire, un mois après leur monodose.

En parallèle, une campagne de dose de rappel a été lancée, plus largement, pour les personnes particulièrement exposées ou à risque de développer des formes graves du virus, malgré la vaccination. Lors de son allocution le 9 novembre, Emmanuel Macron avait aussi annoncé «une campagne de rappel […] à partir du début du mois de décembre pour nos compatriotes âgés de 50 à 64 ans».

A chaque fois, la date du rappel est définie par rapport à la date de la dernière injection, le statut sérologique du patient n’étant pas pris en compte. «Nous ne pouvons pas aujourd’hui nous baser sur la sérologie pour savoir si nous sommes protégés contre le virus. Le test sérologique [habituellement pratiqué en ville, ndlr] permet de connaître la quantité d’anticorps liants qui vont se fixer sur le virus, mais qui n’empêchent pas forcément sa progression. Pour caractériser les anticorps neutralisants (ceux qui permettent de lutter contre le virus), cela nécessite des tests particuliers qui ne se font qu’en laboratoire de recherche», explique le docteur Cédric Carbonneil, chef du service évaluation des actes professionnels à la Haute Autorité de Santé.

«Avoir un rappel quand le taux d’anticorps est élevé ne pose pas de problème»

Par ailleurs, «même si nous allons finir par le connaître – des études sont en cours –, nous ne connaissons pas aujourd’hui le corrélat de protection, c’est-à-dire le seuil d’anticorps neutralisants au-dessus duquel on sait que nous sommes protégés».

Cela signifie-t-il qu’une fois ce seuil établi, des tests seront nécessaires pour connaître le statut sérologique des personnes avant d’effectuer un rappel de vaccin contre le Covid-19 ? «Nous aurions intérêt à cela uniquement si la réaction immunitaire est disparate parmi les patients vaccinés. Mais si au niveau des études, vous voyez par exemple que 90 % de la population passe sous la valeur seuil au bout d’X temps, vous n’allez pas tester tout le monde. Vous faites un calendrier de vaccination pour toute la population d’intérêt», répond l’expert. A l’image de la campagne mise en place par le gouvernement.

«Aujourd’hui, nous avons de fortes suspicions de baisse de la protection concernant les personnes chez qui le système immunitaire est moins performant, comme les personnes immunodéprimées ou traitées pour un cancer avec des immunosuppresseurs. Quant aux personnes âgées, le phénomène d’immunosénescence est connu [perte de l’efficacité du système immunitaire lié au vieillissement]. Il faut donc les restimuler», résume Cédric Carbonneil.

La Haute Autorité de Santé s’est donc positionnée en faveur d’une dose de rappel pour cette catégorie de personnes. Pour les adultes de moins de 65 ans sans comorbidités et qui ne sont pas particulièrement exposés, «l’analyse est en cours». «Les données cliniques [montreront] s’il y a [ou non] une pertinence à proposer une extension de la campagne de rappel», explique Cédric Carbonneil. Toujours est-il que «de manière générale, le fait d’avoir un rappel quand le taux d’anticorps est élevé ne pose pas de problème»,observe-t-il.


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