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lundi 4 octobre 2021

Une majorité de Français affirme ne pas croire en Dieu


 



Par    Publié le 24 septembre 2021

Selon un sondage de l’IFOP, 51 % des personnes interrogées se déclarent non croyantes. Elles étaient 43 % en 2011.

L’éloignement des Français de la sphère religieuse continue de s’accentuer. Pour la première fois, dans un sondage de l’institut IFOP, une majorité de Français (51 %) disent ne pas croire en Dieu. Ils étaient encore une majorité de croyants en 2011 (56 %), sans même remonter à 1947 (66 %). L’incroyance est assez également répartie entre les âges, exception faite des plus de 65 ans, seule catégorie où une majorité (58 %) dit croire en Dieu. C’est l’une des données marquantes d’une enquête effectuée en ligne les 24 et 25 août par l’IFOP auprès de 1 018 personnes, à la demande de l’Association des journalistes d’information sur les religions.

Le détail des chiffres confirme une évolution bien repérée par la sociologie, à savoir que la religion est désormais plus présente dans les grandes agglomérations que dans les zones rurales. On trouve davantage de croyants dans l’agglomération parisienne (60 %) que dans les communes rurales (46 %) et même dans les communes urbaines de province (48 %), davantage en Ile-de-France (59 %) qu’ailleurs sur le territoire (47 %). Une pratique catholique désormais plus dynamique dans les centres-villes, auprès de catégories sociales plutôt favorisées, que dans des zones rurales qui pâtissent davantage de la pénurie de prêtres ; une vitalité religieuse plus forte parmi des populations de tradition musulmane ou protestante évangélique implantées dans les grandes agglomérations : les grandes villes sont devenues les premiers foyers de la pratique, indexée sur la croyance.

Faible influence de la pandémie de Covid-19

Cette tendance sociologique au recul de la croyance contraste avec la place croissante occupée par la question religieuse dans le discours politique, à la suite de la série d’attentats islamistes commencée à Toulouse et Montauban en 2012. Elle s’accorde en revanche avec l’effacement progressif de ce sujet dans les interactions sociales. Seulement 38 % des personnes interrogées par l’IFOP disent parler souvent ou de temps en temps de sujets liés aux religions en famille, et seulement 29 % avec leurs amis. En 2009, ils étaient respectivement 58 % et 49 % à le faire.

Seulement 38 % des personnes interrogées disent parler souvent ou de temps en temps de sujets liés aux religions en famille

Indifférence ou prudence, au travail, c’est encore plus rare : seuls 18 % déclarent parler de sujets liés aux religions avec leurs collègues. Cependant, on note que les 25-34 ans, et dans une moindre mesure les 18-24 ans, sont nettement plus nombreux que leurs aînés à déclarer parler des sujets de religion à leur entourage familial, amical ou professionnel. Globalement, ce sont les « croyants et religieux » qui sont les plus enclins à ces conversations, notamment en famille (83 % des catholiques, 72 % des musulmans et 67 % des protestants).

Les pratiques religieuses ne résument pas, loin de là, le système de croyances ou l’intérêt pour les questions spirituelles, mais ont-elles subi des inflexions sous l’influence de l’épidémie de Covid-19, fait social massif qui touche aussi à l’intime à travers les deuils ? Pratiquement pas. Seules 9 % des personnes interrogées disent que la pandémie les a « rapprochées d’une pratique religieuse ». Encore faut-il préciser qu’il s’agit essentiellement de celles qui se disent déjà « croyantes et religieuses » (36 %).

En fin de compte, la pandémie aura moins touché, de ce point de vue, les Français que l’incendie de Notre-Dame de Paris, même si la dimension religieuse de ce sinistre d’avril 2019 demeure modeste. Cependant, 21 % des personnes interrogées indiquent que l’incendie a « réveillé » en eux « un sentiment religieux ou une fibre spirituelle ». C’est d’abord le cas de catholiques pratiquants (48 %), mais aussi de catholiques non pratiquants et de personnes se réclamant d’autres religions (27 %).

Les religions demeurent en définitive créditées pour 68 % (contre 77 % en 2009) d’une capacité « à transmettre aux jeunes des repères et des valeurs positives : respect de l’autre, tolérance, générosité, responsabilité », une opinion majoritaire dans tous les secteurs de la population hormis les « athées convaincus » (44 %) et les sans-religion (44 %). En revanche, seulement une minorité de personnes interrogées (47 %, contre 51 % en 2009) leur accorde de pouvoir « contribuer positivement aux grands débats de société : bioéthique, moralisation de l’économie, famille… »


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