Bilan
08. octobre 2021
L'homme avait conçu un immense jardin rempli d'inscriptions au Tessin. Tout a été détruit après sa mort en 1972. Mais il y a les souvenirs...
On la connaît bien. Lucienne Peiry fait partie des spécialistes incontesté(e)s de l’art brut. Elle a même dirigé de 2001 à 2012 le musée dédié, dans les hauts lausannois, à cette forme culturelle parallèle. Un exploit! La femme est Lausannoise, et l’on ne devient que rarement prophète (et donc prophétesse) dans son pays. Lucienne continue à y faire des recherches, tout en publiant. La preuve! Je vais vous parler d’un de ses livres. Un opuscule, comme on les aime aux éditions Allia. Moins de 100 pages.
De quoi, ou plutôt de qui nous parle cette fois la scientifique? Elle avait en effet déjà donné à la même maison «Le livre de pierre», dont je vous avais parlé en 2020. Un ouvrage consacré à un enfermé italien, Fernando Nannetti, qui grattait les murs de son asile devant des gardiens fermant les yeux sur ses déprédations. Eh bien, la Vaudoise nous entretient cette fois d’un solitaire dont l'existance fut tout extérieure. Armand Schulthess (1901-1972) s’était retiré de la vie active à 50 ans. Une vie de petit employé, après un échec en tant que commerçant. Confection pour dames. Installé sur le lopin de terre qu’il avait acquis auparavant, l’homme s’est transformé en ermite de plein air. Vivant dans sa cabane sans chauffage ni eau courante, il avait réduit ses besoins à l’indispensable. La grande affaire de son existence était devenue la création d’un jardin, avec des quantités de textes écrits sur du métal ou du carton. Ces supports reflétaient la documentation qu’il accumulait. En bon français moderne, on dirait qu’Armand Schulthess était devenu un diogène.
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