Sébastien est professeur de piano en région parisienne. Derrière lui, quatre décennies consacrées tout entières, ou presque, à cet instrument qui occupe une place singulière dans l’histoire familiale. « Ma grand-mère adorait le piano mais ne s’est pas sentie soutenue par son père, un industriel peu ouvert à toute forme d’art. Elle en a fait faire à sa fille, qui elle-même a voulu que je pratique cet instrument. Avec des séances interminables, qui se terminaient parfois par des réprimandes, voire des gifles. Et des cadeaux après chaque examen. »
Sébastien était doué. Et le travail, la pression ont fait le reste. Ses succès douloureusement arrachés ont contribué tant bien que mal à doper son estime de soi, à lui offrir une place dans la société. Ainsi s’est refermé « le piège ». Car s’il chérit la musique et s’il s’engage pleinement dans la pédagogie, il ne peut s’empêcher aujourd’hui de penser qu’il ne s’est pas suffisamment écouté à l’heure des choix. Et qu’en écho, sa vie reste sous l’influence ancienne d’une alliance de femmes - mère, grand-mère, professeure de piano.
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