Par - 03 mars 2020
Pour la deuxième année consécutive, l’Unafam du Bas-Rhin (*) et l’association RNA (Route Nouvelle Alsace) ont proposé au musée Würth un récital ponctué de poèmes dont les auteurs sont des personnes atteintes de maladies psychiques, illustrant ainsi la souffrance qui les accompagne au quotidien.
Sous les ornements de l’exercice poétique, un enjeu d’importance : lutter contre la stigmatisation dont sont victimes ces malades dans une société qui souvent les rejette. Jean-Pierre Lafleuriel, président de l’Unafam du Bas-Rhin, insiste sur le mot « discrimination », thème retenu pour les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) dans lesquelles s’inscrivait le récital.
« C’est un mot-clé car on n’y est toujours pas arrivé. Pour les gens dits normaux, ces malades sont des emmerdeurs », dit-il sans ambages.
Une hypersensibilité manifeste
Denise Jegouzo et Colette Annoni, membres de l’Unafam, ont lu les poèmes auxquels répondait le piano de Jean-Pierre Bohn. Dans ces écrits ont émergé émotion et hypersensibilité : des traits de caractère qui, selon M. Lafleuriel, transparaissent souvent chez les malades. « Au niveau intellectuel, développe-t-il, ils sont top. Mais ils ont une perte d’estime de soi, une sensation de mal-être, l’impression d’être en décalage avec la société. Certains sont en conséquence inhibés, et n’arrivent pas à se gérer au quotidien. »
« Ces travaux d’écriture, dit-il enfin, leur permettent de prouver qu’ils ont des capacités, souvent artistiques. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire