| 09.03.2020
L’Ordre des médecins et plusieurs syndicats de médecins libéraux avaient laissé entendre que face à la situation sanitaire exceptionnelle liée au coronavirus, une discussion devait avoir lieu entre les partenaires conventionnels pour assouplir provisoirement l’avenant 6 qui régule les règles de la téléconsultation.
Le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran a décidé de prendre les devants en annonçant hier soir, à l'issue d'un conseil de Défense, un changement des règles.
Ce lundi, il doit signer un décret « pour simplifier le travail des professionnels de santé et l’accès des patients à un médecin » qui va « assouplir considérablement les conditions d’accès à la télémédecine ». Il ne sera désormais plus nécessaire de passer par son médecin traitant et d’avoir eu une consultation en présentiel dans les 12 mois précédant la téléconsultation. Malgré tout, Olivier Véran recommande « à chaque patient, quand c’est possible, de passer par son médecin traitant ».
[VIDEO] Olivier Véran annonce un assouplissement des règles de téléconsultation
Un danger pour le patient selon les syndicats
Cette annonce n’a pas fait que des heureux du côté des syndicats de médecins. Si le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, reconnaît « l'utilité » de lever la condition de consultation en présentiel dans les 12 mois, il s’inquiète malgré tout qu'avec cet assouplissement, « tout le système soit dérégulé ». « Il sera nécessaire de veiller à ce que les patients ne consultent pas un médecin situé à 800 km de chez eux », prévient le généraliste de Mayenne.
Même réserve du côté de MG France qui, dans un communiqué, souligne que « la téléconsultation effectuée par un praticien qui ne connaît pas le patient est dangereuse si le patient n'est pas en état de décrire correctement son histoire, ses antécédents, son traitement en cours, et parfois même les signes cliniques qui l'amènent à consulter ».
Invité de la matinale de CNews ce matin, le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, s’insurge, lui, de ce passage en force « alors que le 11 mars, nous devions signer un avenant pour encadrer la télémédecine ». En effet, les partenaires conventionnels doivent se retrouver ce mercredi en Commission paritaire nationale (CPN) pour travailler notamment sur l'évolution de l’avenant 6 encadrant la téléconsultation et la télé-expertise remboursée.
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