La stratégie nationale pour les enfants relevant de l’aide sociale à l’enfance (ASE) prend forme. Si cette stratégie doit être détaillée d'ici l'été, le secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, Adrien Taquet, a déjà annoncé ce jour le lancement d’une expérimentation destinée à « mieux prendre en charge le parcours de santé des enfants de l’aide sociale à l’enfance », indique un communiqué.
Un « nouveau forfait annuel »
Initié à Nantes, ce projet, dont le cahier des charges doit être publié début mai 2019, doit déboucher sur la mise en place d’un forfait annuel pour la prise en charge, à terme, des 341 000 enfants placés. L’initiative répond à l’ambition affichée début janvier par Adrien Taquet et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en faveur d’un « panier de soins élargi ». « Un enfant placé sur trois souffre de troubles du développement psychomoteurs et un tiers de ces enfants n’a pas de carnet de santé », déplorait alors Agnès Buzyn. La ministre plaidait pour un parcours de soins coordonné « pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale » et comprenant notamment « un accès facilité aux consultations de psychologues, de psychomotriciens ».
Ainsi, l’expérimentation porte sur le financement d’un nouveau forfait annuel. Concrètement, ce dernier devrait comprendre un « suivi médical régulier incluant une évaluation médicale et psychologique », un « accès à des soins psychiques précoces » et un « soutien » via la « mobilisation et la formation des professionnels ». Alors que les consultations en psychiatrie et pédopsychiatrie sont saturées, une orientation vers des professionnels en libéral permettra aux enfants et adolescents de « bénéficier d’un rendez-vous dans un délai raisonnable ». « Plus la prise en charge du besoin de soins de l’enfant est précoce, plus sa souffrance peut être rapidement traitée et ses effets collatéraux évités », rappelle le communiqué du secrétaire d’État.
Trois millions d'euros en 2019
L’expérimentation s’appuiera sur le « travail réalisé depuis plusieurs mois par le CHU de Nantes et notamment Nathalie Vabres, pédiatre coordonnatrice » et sur le « partenariat local solide établi entre le département, l’Agence régionale de Santé et les acteurs de santé » dans ce territoire. La Loire-Atlantique et ses 2 700 enfants placés mais aussi deux autres territoires de Nouvelle Aquitaine sont concernés par cette expérimentation.
Ces territoires mettront en place, au cours de l’année 2019, un « bilan global de santé à l’entrée dans les dispositifs de protection de l’enfance » et organiseront ensuite « un suivi réactif et régulier ». Un budget « d’environ 3 millions d’euros », indique le secrétariat d’État, sera consacré à l’expérimentation en 2019. Dès 2020, le nombre de départements concernés par cette expérimentation devrait être élargi.
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