28-05-2018
Lorsqu’une situation impose une perspective de changement, il est naturel que certaines personnes adoptent un comportement ambivalent, y compris dans les situations dont la persistance présente un danger pour la santé ou la situation de la personne (1).
De la même manière, il arrive que des patients se présentent en consultation avec ce type de comportement et ne soient pas nécessairement prêts à changer (2). Les professionnels de santé, poussés par le désir d’aider l’autre et influencés par leurs propres convictions, peuvent avoir tendance à formuler à la place de la personne des arguments en faveur du changement et ce faisant, privent la personne d’une forme d’autonomie. Dans ce cas de figure, le patient aura alors tendance à contre-argumenter pour défendre son point de vue initial et le dialogue pourrait rapidement devenir stérile (1).
Dans le contexte actuel d’objectif d’optimisation de la couverture vaccinale, certains de vos patients peuvent exprimer des doutes, un refus, etc.
COMMENT COMMUNIQUER DE MANIÈRE CONSTRUCTIVE AVEC LES PATIENTS DANS CE CONTEXTE ?
Au cours d’une consultation, le médecin peut mettre en pratique ce que l’on appelle l’entretien motivationnel (EM). Il s’agit d’un style de conversation collaboratif permettant de renforcer la motivation propre d’une personne et son engagement vers le changement (1). En appliquant les principes de l’EM, le médecin cherchera notamment à engager des discussions positives et détendues, en tenant compte des perceptions des patients, afin de les soutenir dans leur autonomie (1, 2).
William R. Miller et Stephen Rollnick, psychologues et professeurs d’université aux États-Unis et au Royaume-Uni, sont les premiers à définir cette forme d’entretien qu’ils ont conceptualisée au cours des années 1980, pour le traitement des dépendances à l’alcool. L’EM s’est ensuite diffusé dans le monde et beaucoup de praticiens l’utilisent aujourd’hui dans de nombreux champs de la santé (addictologie, maladies chroniques, nutrition, santé mentale, etc.). Ses applications se sont ensuite étendues à toutes les situations d’accompagnement au changement (1, 2).
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